Du
au
La décision de remplacer par un masque notre visage participe-t-elle d’une stratégie d’empouvoirement, de contrôle, une prise de parole ? « Je choisis le regard que les gens porteront sur moi », affirmons-nous. À l’image du superhéros dont le masque cache l’identité et pointe le caractère exceptionnel, nous cachons notre identité première, mais, nous concernant, pour nous fondre dans la masse. En effet, aujourd’hui, ce besoin de masque, plutôt que de pousser vers la singularisation du moi, s’appuie sur des codes – mode, maquillage, chirurgie, etc. – qui participent à la normalisation du moi, à sa standardisation. Est-ce là stratégie collective de protection ? Timidité contagieuse ? Quoi qu’il en soit, le masque contribue plus que jamais à biffer la différence.
Les artistes réunies ici, Nadia Belerique, Janie Julien-Fort et Sarah Toung ondo, s’inscrivent toutes de manière différente dans cette thématique. Alors que Toung ondo, artistes du textile et de la photographie, crée ses propres masques et adopte une approche frontale du thème, celui-ci chez Belerique survient de manière détournée, par le biais d’une interrogation sur l’identité du comédien. Julien-Fort, pour sa part, dans un projet performatif appelant l’immobilité, sorte de réflexion sur l’instantanéité de l’image contemporaine, s’attarde à l’effet du temps sur la mémoire.
Artistes Nadia Belerique, Janie Julien-Fort, Sarah Toung ondo
Commissaire Yannick Renaud
Vernissage : Jeudi 25 septembre, de 17h à 19h
Montréal (Québec) H2K 1W7